EL BOSQUE DE DORDOGNE: PROPOSICIÓN DE GESTIÓN MICOSELVÍCOLA

Nathalie Seegers. CAD

Avec 417.000 ha de forêt , la Dordogne est le 3ème département boisé de France (une surface qui a doublé en 150 ans). Elle est constituée à 67% de feuillus sous forme de taillis simples et mélangés (Castanea sativa, Quercus robur, Q. pyrenaica, Q. pubescens, Carpinus betulus) avec des réserves (Q. robur, Pinus pinaster, P. sylvestris). La forêt périgourdine est privée à 99%; avec 100 000 propriétaires , elle est également très morcelée.

Actuellement, on estime à 2.000.000 m3 la production annuelle de bois et la récolte à 1.000.000 m3; par ailleurs le ratio bois d'oeuvre/ bois d'industrie est inférieur à 0,5. Le vieillissement de la forêt périgourdine combiné à la fermeture des milieux entraîne une diminution des zones de production de champignons sylvestres comestibles (Boletus aestivalis, B. aereus et B. edulis sont les espèces les plus récoltées).

Le cèpe en Dordogne

La récolte et la commercialisation des champignons sylvestres ne sont pas organisées à l'exception des marchés de Villefranche du Périgord et de Monpazier. Tous les 2 sont situés dans le massif Sud Dordogne où, historiquement, la production de cèpes est liée à la sylviculture du taillis de châtaigniers:

• exploitation forestière liée à l'activité agricole:1 à 2 ha/an, soit 45% du revenu des exploitations agricoles.

• bois de qualité (fabrication de parquets et lambris) =>100 % de la ressource est exploitée (50% dans le reste du département).

• sur une zone de récolte de 10.000 ha, la quantité moyenne (sur la période 1999-2008) vendue sur le marché de Villefranche du Périgord = 10.000 kg/an (on peut estimer que la quantité totale récoltée est supérieure à 20 000 kg/an).

Vers une mycosylviculture

A travers ces 3 exemples (tallis mélangé avec réserves, reboisement en plein et enrichissement du taillis de châtaigniers), il s'agit de proposer des techniques forestières favorables à l'installation durable d'un potentiel de production de cèpes:

• créer et entretenir des chemins d'exploitations, des inter-bandes afin d'ouvrir les peuplements et alterner des zones ouvertes très réceptives aux fluctuations climatiques avec des zones plus fermées. Dans les peuplements de valeur moyenne à faible, ils permettent d'accéder plus facilement aux réserves d'avenir (chênes, merisier, pins maritimes...) pour y pratiquer des interventions comme le détourage.

• maintenir une diversité des essences dans les taillis et les régénérations naturelles.

• dans les projets de reboisement, prévoir 50% d'essences de bourrage(ou essences secondaires), aussi diversifiées que possible (pins sylvestres, châtaigniers, bouleaux, épicéas...).

• quand le sous-bois est mécanisable, un entretien annuel (gyrobroyeur) permet un apport de matières organiques. Les ericacées comme Calluna vulgaris doivent être favorisées (ouverture des peuplements + fauche régulière).

• Lors de l'exploitation, laisser des arbres adultes (50 /ha) pour favoriser un retour plus rapide de la production de cèpes.

En resume

La mycosylviculture est un outil pour considérer l'écosystème forestier dans son ensemble; une 1ère étape consiste à relier sylviculture et production de champignons avec un double objectif: augmenter la valeur bois et favoriser la production de champignons et accroitre ainsi la valeur globale des peuplements forestiers. Elle permet de répondre à la demande de propriétaires forestiers de plus en plus nombreux à être convaincus de l'intérêt de prendre en compte les champignons dans la gestion forestière.

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