Entre el suelo y el bosque: los hongos

Marie-France Gévry. Université Laval. Québec, Canadá

L'environnement forestier dans lequel nous vivons a longtemps été perçu comme un écosystème composé d'une part par une partie vivante, au-dessus du sol, et par une partie souterraine, composée principalement de minéraux et de quelques microorganismes. Cette perception simpliste de l'écosystème forestier ferme toutefois les yeux sur une composante essentielle de la forêt, située à l'interface du sol et des arbres: les champignons.

Pour mieux se figurer l'importance de ces organismes dans nos environnements, nous pouvons nous poser une question bien simple : que serait la forêt sans champignon?

Les champignons ont d'abord joué un rôle clé dans la colonisation de la terre par les végétaux il y a 450 millions d'années, en utilisant la force de la symbiose pour faire face au milieu peu hospitalier qui se présentait à eux. Leur capacité à résister à la sécheresse et à puiser les nutriments dans le sol ont permis aux algues de sortir des eaux et de former la base de ce qui sera un jour la forêt. Sans eux, l'opération n'aurait probablement pas réussi et la forêt que nous connaissons n'aurait peut-être jamais vu le jour. La co-évolution des champignons avec les végétaux n'a cessé de se perfectionner aux cours des millénaires. Aujourd'hui, bien que certains champignons soient nuisibles, la grande majorité d'entre eux jouent encore un rôle essentiel dans nos forêts en entretenant une symbiose avec les arbres. Les champignons qui jouent cette symbiose sont appelés champignons mycorhiziens (CM). Les bénéfices écologiques des CM sont nombreux. Ils jouent un rôle clé dans la nutrition minérale des arbres forestiers en absorbant efficacement les minéraux du sol pour les rendre accessibles aux arbres, une condition essentielle pour le développement et la croissance de l'écosystème forestier. Ces relations symbiotiques seraient d'autant plus efficaces en milieu pauvre, où l'accès aux nutriments par les arbres est rendu difficile par la rareté de ces derniers. De même, cette capacité de retenir les nutriments pourrait permettre de contrer l'épuisement de ressources non renouvelables, tels que les phosphates. Les CM améliorent également l'accès en eau aux arbres et leur procure dans certains cas une meilleure résistance à certaines maladies et une résilience accrue face à certains stress environnementaux. Le réseau souterrain des CM, pouvant atteindre plusieurs hectares, serait capable de connecter les arbres entre eux pour partager les nutriments et ainsi leur permettre de mieux faire face à certains stress. Enfin, les champignons ont un rôle important pour recycler la matière dans le sol. Sans eux, la décomposition y serait grandement ralentie et la forêt, enfouie, aurait un tout autre visage. La conservation des diverses composantes de la diversité biologique, incluant les champignons, sont de première importance pour le maintien de la résilience de nos écosystèmes.

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